Un client bien informé est aussi un client fidèle

Tondeuses – nouvelles tendances et habitudes  

Les beaux jours reviennent, la nature sort de sa léthargie hivernale. Le gazouillis des oiseaux enchante à nouveau nos oreilles. C’est le signe pour le professionnel des espaces verts de retrousser ses manches et de se tenir prêt à accueillir un public nombreux. Car en cette période, tout le monde s’emploie à remettre de l’ordre au jardin. Ceci implique avant tout de dépoussiérer sa tondeuse et de la reconditionner sans trop attendre que l’herbe pousse hors de proportions. Mais pas que !   Besoin de matériel supplémentaire ?  Un peu plus de couleurs et de nature sauvage ?  Planter des arbustes ?  Traiter les mauvaises herbes ?  En résumé, de quoi a besoin le client ?   Nous nous sommes entretenus avec deux acteurs wallons de référence dans le secteur. Quelques tendances marquantes se dessinent nettement. 

L’automatisation, et en particulier l’automatisation de la tonte du gazon, peut nettement faciliter le travail du professionnel de l’entretien des espaces verts. Il est indéniable que la tondeuse robotisée  connaît un bel essor ces dernières années. De nombreuses marques développent désormais des tondeuses robotisées sans câble périmétrique. Grâce à leur navigation autonome, elles tondent le gazon au millimètre près, en suivent parfaitement les moindres contours, sans la moindre intervention d’un opérateur, dans un silence quasi religieux.  Si l’engouement est surtout marqué auprès de la clientèle des particuliers qui apprécient le confort d’utilisation, l’absence d’émissions et de nuisances sonores ainsi que le fonctionnement entièrement automatisé qui inclut la recharge automatique vers la station dédiée, la technologie s’est également étendue vers les plus grandes parcelles et l’utilisation professionnelle par les responsables de l’entretien des terrains de golf et de sport. Ces derniers peuvent alors concentrer toute leur attention sur leurs autres tâches et gagner ainsi un temps précieux.

Charlotte Keymolen, Keymolen A&C à Rebecq : « Clairement, la tendance évolue vers les machines sur batterie. En gros, elles représentent environ 6 à 7 ventes sur 10. Le client apprécie les machines dotées de batteries interchangeables, la polyvalence de la batterie, l’absence de bidons de carburant, le silence de fonctionnement, la facilité de mise en route et le moindre coût d’entretien. Ceci d’autant plus que les machines sur batterie sont de plus en plus puissantes et robustes. La vente de tondeuses robotisées connaît aussi une forte augmentation. Le client découvre les avantages du mulching. En utilisant cette technique, il évite pas mal d’allers et retours vers le parc à conteneurs pour y déverser son herbe, pas de tas de compost dans le jardin qui peut occasionner des odeurs au fur et à mesure de sa décomposition organique. Mais dans notre rôle de conseiller, nous insistons auprès du client sur le bon usage de la machine qu’il convoite. Pour répondre à la problématique que pose la présence de hérisson dans le jardin, nous veillons à conseiller une tondeuse robotisée de puissance suffisante afin d’éviter de devoir tondre la nuit et de constituer ainsi un danger pour la vie animale.  Il arrive que le client, après consultation de catalogues sur internet, choisisse une tondeuse robotisée conçue pour une superficie se rapprochant le plus de celle de son terrain et ne sait pas que pour être efficace et remplir correctement sa tâche, cette machine doit travailler non stop, c’est notre rôle de l’en informer et de le conseiller au mieux ».

Maxime Detienne, NGE Machines à Ottignies-Louvain-La-Neuve : « Notre clientèle est plus typée professionnelle que particuliers. Mais il est vrai qu’on constate effectivement que les machines sur batterie prennent une bonne part du marché, que ce soit dans les taille-haies, les systèmes combinés, les coupe-bordures et autres. Clairement, le particulier, dont la superficie à tondre est souvent de plus petite dimension, apprécie le confort et la facilité d’une tondeuse sur batterie. Le professionnel, quant à lui, doit souvent effectuer plusieurs tontes par jour et dans ce cas, une machine sur batterie se révèle plus limitative. Cependant, certains professionnels nous demandent aussi parfois d’installer une tondeuse robotisée chez un particulier pour pouvoir se consacrer à des tâches plus rentables en fin de compte, davantage liées à l’aménagement extérieur dans son ensemble. D’ailleurs, les parts de marché de la tondeuse robotisée continuent d’augmenter d’année en année par rapport à la tondeuse conducteur marchant. Une petite précision :  une tondeuse robotisée ne fait pas tout, elle se charge de l’entretien journalier. Il est encore nécessaire de tondre en début et en fin de saison, il faut s’occuper des bords, et ainsi de suite.  De plus, le consommateur peut se sentir un peu perdu dans l’offre énorme qui existe sur le marché.  Il se renseigne sur internet, certes, mais il arrive souvent qu’une machine repérée sur catalogue correspond à un ou deux de ses critères mais pas à tous les points critiques, ce qui pourrait entraîner une usure anormale ou un résultat décevant. Ne dit-on pas qu’on en a toujours pour son argent ?  Une tondeuse classique de 300 euros et offrant une certaine largeur de coupe n’est peut-être pas le choix le plus adéquat en comparaison d’une machine trois fois plus chère mais aux possibilités plus vastes et nettement plus robuste.  Nous nous efforçons de conscientiser le client pour qu’il puisse acheter en connaissance de cause, en fonction des ses besoins réels.  Nous ne cherchons pas à vendre à tout prix mais au mieux pour chacun, et surtout, avec un service après-vente. »

Charlotte Keymolen : « Favoriser la biodiversité est une bonne chose, c’est certain.  Mais attention, on est vite dépassé par la végétation si on laisse tout aller. L’herbe se renforce et dans ce cas, une petite tondeuse ne suffit plus. D’autres outils et machines tels que débroussailleuses sont alors nécessaires pour venir à bout de cette végétation.  

Une bonne approche serait de réserver des zones spécifiques pour accentuer l’aspect naturel et sauvage dans le jardin mais ne rien tondre en mai promet pas mal de dégâts sur les tondeuses classiques : remplacement de courroies, vilebrequins pliés,…. Nous encourageons bien sur notre clientèle à préserver la nature, c’est d’ailleurs pour cela que nous avons décidé depuis pas mal d’années d’arrêter la distribution de produits phyto et nous proposons en magasin une large gamme d’outils de désherbage manuels performants.  Ici aussi, le conseil au client est important. »

Maxime Detienne : « La tendance « pas de tonte en mai », par exemple, est assez récente.  On observe dans ce cas que les gens laissent volontairement une zone de fauchage tardif et utilisent alors un autre matériel plus adapté.  Mais ils n’achètent pas forcément une nouvelle machine ou une machine plus puissante pour cet usage sporadique.  Ce que nous constatons aussi, plus particulièrement dans notre département « aménagement extérieur », c’est que les mini-pelles et les chargeuses sont davantage sollicitées, ce qui complète finalement le secteur jardin. Le particulier qui redécouvre la vie en extérieur planifie des travaux plus lourds, pour réaliser un étang, une piscine, refaire une partie de terrasse et en même temps, aménager des zones plus sauvages adjacentes au jardin. ».