Toiture verte ou toiture bleue…
Les toitures-terrasses et les toitures-jardins fleurissent de plus en plus sur nos toitures (plates) urbaines. C’est dans l’ère du temps. Les autorités communales encouragent, voire imposent, la végétalisation des toitures plates dans nos villes et communes. Et un projet de végétalisation de ce genre est indubitablement affaire de spécialistes. Floratoit, à Namur, en fait partie. La société propose à l’ensemble de ses clients particuliers, professionnels et institutionnels de Wallonie, de la Région de Bruxelles-Capitale et du Grand-Duché du Luxembourg des solutions adaptées à chaque projet de végétalisation de toiture. Sophie Bourmanne, co-gérante, nous en dit davantage.
L’entreprise Floratoit est gérée par Sophie Bourmanne et Olivier Fernandez, son mari. A la tête d’une entreprise de négoce en matériaux de toiture dans le Namurois et à Bertrix, ce dernier vendait des produits pour toiture aux professionnels, dont des bacs précultivés. Le hasard a fait qu’il a été approché un jour par un client fidèle qui, accablé par la maladie, lui a proposé de reprendre sa société Floratoit. Et tout s’est rapidement enchaîné. C’était il y a cinq ans. Sophie Bourmanne a donc pris les rênes de la société. Déformation professionnelle oblige, Sophie Bourmanne, qui a exercé la fonction d’analyste auprès d’une multinationale pendant vingt ans, s’est donc penchée de plus près sur le marché des toitures végétales, l’a analysé plus en détails, afin de mieux s’informer et de mieux s’entourer. « En fait, je suis partie de zéro. Et très vite, j’ai été mise en contact avec la société ZinCo, une référence dans le secteur. » confie-t-elle.
De plus en plus passionnée par le secteur, la gérante a voulu aller plus loin et puisque les challenges ne lui font pas peur, elle s’est petit à petit tournée vers des projets plus complexes, plus techniques. Et elle a approfondi encore davantage ses connaissances dans le domaine des toitures extensives, semi-intensives et intensives.
Floratoit propose des solutions pour toitures extensives. Cette première catégorie de produit concerne une toiture végétalisée qui est, a priori, inaccessible, d’une hauteur de 10 cm hors végétation, avec 100 kg de m2 d’eau à saturation en eau.
La végétation est assez simple, principalement des plantes grasses, l’entretien est minime et la toiture végétalisée est autonome en eau. La seconde catégorie de produits concerne les toitures semi-intensives. Ici, le substrat atteint 20 à 30 cm de hauteur pour permettre la plantation de graminées et de fleurs vivaces. Cela nécessite juste un peu plus d’entretien mais offre plus de variété. On parle ici de 300 à 400 kg par m2 à saturation en eau. Et si l’on veut inclure des arbustes et des arbres, on évolue vers la toiture intensive, avec une hauteur de substrat de 40 à 60 cm, voire 80 cm pour les arbres. Les toitures bleues peuvent s’installer sous les quatre couches fondamentales d’une toiture végétalisée et permettent de stocker, d’irriguer et de réguler les eaux pluviales en toiture.
« Aujourd’hui, on a de plus en plus de demandes pour des toitures-jardins aménagées comme lieu de vie ou de culture (potager urbain). C’est de plus en plus un travail de collaboration entre l’architecte-paysagiste, notre service technique, la botaniste et le service technique de notre partenaire Zinco. Car il faut savoir que la conception et la réalisation d’une toiture végétalisée est réellement un métier à part, surtout pour les projets de toiture semi-intensive ou intensive qui nécessitent de très bonnes connaissances des plantations hors sol. Si nous travaillons toujours pour des particuliers désireux d’aménager une toiture-terrasse, nous sommes de plus en plus sollicités pour des projets de plus grande ampleur, principalement des projets de nouvelles constructions plus susceptibles de supporter la surcharge pondérale des solutions végétalisées.Et de ce fait, Floratoit jouit d’une visibilité de plus en plus grande. Il convient aussi de préciser que les toitures végétalisées sont notamment obligatoires à Bruxelles pour les constructions dont la toiture excède les 100 mètres carrés. Certaines communes wallonnes suivent le mouvement et encouragent les initiatives de végétalisation. Et c’est une bonne chose car cela évite la saturation des égouts en cas de fortes pluies, protège la membrane d’étanchéité, améliore l’isolation thermique et acoustique du bâtiment, favorise la biodiversité en toiture » explique Sophie Bourmanne. Et les projets affluent, à la demande d’hôpitaux, de crèches, de maisons de repos, de centres sportifs, notamment.
On note une évidente augmentation en pourcentage du nombre de projets. Rien qu’en Wallonie, Sophie Bourmanne nous cite, sans être exhaustif, quelques projets marquants, tels que la toiture intensive de la nouvelle maison des parlementaires, les futures toitures végétales de l’extension du casino de Namur (brasserie et hôtel) et du côté privé, un Eco-resort « Your Nature », un projet privé de toiture-jardin de 700 m2 pour l’arboretum de Wespelaer, un potager urbain sur les toits du projet Trianon à Liège …
« Mais l’avenir, le nec plus ultra, est sans doute la toiture bleue, autrement dit une toiture végétalisée sur un réservoir d’eau. C’est déjà obligatoire à Gand ou à Anvers, par exemple. Comme les villes sont très bétonnées, la toiture servira de tampon pour ralentir et réguler l’arrivée de l’eau dans le réseau d’égouts en cas d’orage violent. Il faut savoir qu’un mètre cube de substrat retient 450 litres d’eau » précise Sophie Bourmanne..