Le secteur de la construction se montre créatif

Notre modèle urbain doit évoluer, et avec lui, le monde de la construction, de la conception des projets d’aménagements aux solutions techniques à disposition. En effet, toute entreprise ou professionnel actif dans les travaux de bétonnage et de pavage ne peut rester sourd à l’appel de plus en plus audible vers plus d’écologie. De fait, la voix des citoyens s’élève pour réclamer davantage de vert dans leurs lieux de vie. Car on ne peut ignorer que l’urbanisation accrue, la « bitumisation » des sols et autres revêtements durs imperméables sont un désastre pour la circulation de l’eau, car l’eau ne trouve pas son chemin. Résultat : une pénurie d’eau souterraine. Heureusement, le secteur en a pris conscience et a développé des solutions adaptées.

Afin de stimuler la biodiversité et de restaurer le lien eau-sol-végétal, les revêtements ont été repensés et diversifiés. Tels les revêtements perméables à l’eau permettant à l’eau de pluie de s’infiltrer localement et de « percoler » vers le sous-sol et la nappe phréatique. Cela permet de soulager les égouts et de maintenir le niveau des eaux souterraines.  Les solutions perméables proposées vont des dalles perforées – pour permettre la plantation d’arbres et d’arbustes – aux matériaux de pavage de petite taille (clinkers, clinkers d’argile, etc.) et aux joints non liés, en passant par toutes les combinaisons possibles de modèles de pose créatifs, incluant des systèmes de sol drainant offrant une belle modularité de remplissage. 

Il est de notoriété publique qu’à l’heure actuelle, seul un pourcentage limité de matériaux dans le secteur de la construction est effectivement réutilisé. Le renforcement des réglementations en matière d’isolation et l’apparition de nouvelles méthodes d’assemblage de briques et d’autres matériaux, plus rapides et plus rentables, serait un frein important à la réutilisation.  Il en résulte un volume croissant de matériaux d’isolation, de colles et de microplastiques qui , au final, se retrouvent dans l’environnement, notamment dans les eaux souterraines. 

Pourtant, de nombreux produits se prêtent parfaitement à un processus de construction circulaire. Mais ceci suppose que toute l’équipe de construction – architecte, fabricant, entrepreneur et client – doit réfléchir en termes d’économie circulaire. Cela se produit encore trop rarement à l’heure actuelle, souvent en raison de contraintes budgétaires et de temps. Dès lors, il faut abandonner les visions à court terme et privilégier la réflexion à long terme, car notre avenir en dépend. 

Ces derniers mois, les prix de l’énergie ont littéralement flambé. Ajoutons à cela la pénurie de certaines matières premières et les conséquences économiques désastreuses du conflit en Ukraine, et nul besoin de préciser que la facture est plutôt salée pour l’utilisateur final. Les entreprises gèrent ce problème de différentes manières. Certains répercutent ces hausses de prix directement sur leurs clients. D’autres ne concluent que des contrats à court terme. Un troisième groupe attend de voir de quel côté le vent va souffler et tente de traverser cette période de turbulences.

Toutefois, une chose est sûre, le secteur tente de se préparer au mieux. Il prône la mise en place de filières courtes pour rapprocher les matières premières, étudie le recours à des matériaux alternatifs, encourage la réutilisation et la valorisation des déchets de chantier. Autrement dit, il s’efforce de faire preuve de créativité et d’adaptabilité.