Entretenir parfaitement un gazon sportif
Partout dans le monde, la ferveur et l’engouement pour les exploits sportifs sur les terrains de football sont indéfectibles. Le football est sans aucun doute le sport le plus médiatisé qui soit. Les retransmissions télévisées fidélisent un public de spectateurs incroyable qui vibre à l’unisson devant la prestation des deux équipes qui se disputent le contrôle du ballon de cuir sur une pelouse impeccablement entretenue pour garantir le bon déroulement de la compétition. Mais sait-on vraiment ce qu’implique l’entretien de cette splendide aire de jeu ? Aimé L’hermite, greenkeeper du Royal Sporting Club de Charleroi, témoigne des défis au quotidien.
Le terme de « Greenkeeper » ou intendant de terrain tire ses racines du monde du golf. Il se définit comme le responsable technique du golf qui organise le travail des jardiniers et gère le budget relatif à l’entretien du parcours. Mais par extension, le terme de « greenkeeper » a été étendu aux activités d’entretien des terrains de football. De la tonte à la scarification de la pelouse, en passant par les sursemis, la liste des tâches d’un greenkeeper est longue. Et les exigences à respecter sont strictes. Avant un match, la pelouse se doit d’être impeccable.
« En tant que greenkeeper, je travaille 6 jours sur 7 au Royal Sporting Club de Charleroi, j’y organise la tonte, l’engazonnement, les semis. Il faut savoir que je m’occupe de la pelouse du Stade mais aussi du centre d’entraînement à Marcinelle. Ce dernier, par exemple, est utilisé tous les jours pour les entraînements. Il faut donc le tondre chaque jour, procéder au reclapage, déverser l’engrais, remettre les mottes en place. Deux personnes s’occupent du centre de Marcinelle tandis que moi, je me consacre à l’entretien de la pelouse du Stade. » entame Aimé L’hermite. « En général, le calendrier des matches, avec les rencontres à domicile et en déplacement, fait que nous disposons d’une petite semaine pour préparer le terrain à la rencontre suivante. » confie-t-il.
Avant tout, l’interdiction des produits phytosanitaires a compliqué les choses. « Il n’existe pas de produit miracle mais on s’en sort. Jusqu’à présent, nous avons été plutôt épargnés par les maladies. L’impact du climat et des périodes de fortes chaleur ? Et bien, on jongle en été avec la chaleur comme on jongle en hiver avec le froid. L’arrosage automatique est prévu sur tous les terrains mais je préfère le gérer en fonction des conditions climatiques du moment. Et en hiver, l’absence de chauffage de la pelouse est aussi une donnée à prendre en compte. Cela complique le travail d’entretien. Car il faut bien l’admettre, nous ne sommes pas équipés en Belgique comme nos collègues d’Angleterre, par exemple, les budgets ne sont pas les mêmes, loin s’en faut, mais on s’efforce de faire chaque année un peu plus. » concède Aimé L’hermite. Il est certain que ses trente ans d’expérience dans l’entretien des espaces verts sont un réel atout pour relever tous les défis.
« Un bon match de football signifie aussi que des lambeaux de gazon voltigent ici et là au gré de l’avancement de la rencontre sportive. C’est pourquoi on s’active à la mi-temps. On s’efforce de remettre les mottes en place, de procéder aux réparations nécessaires des zones endommagées. On prépare des semis prégermés quelques jours à l’avance, pour y faire face. Et après le match, il faut aussi s’occuper du terrain sans attendre. En résumé, le travail n’attend pas. » conclut Aimé L’hermite.